LES BEAUX-ARTS
Exposition K. Zieleniewski. Exposition Denyse de Franco: galerie Bernheim jeune, 83, faubourg Saint-Honoré.
Zieleniewski et un peintre qui a beaucoup cherché et s’est beaucoup cherché. Il est Sibérien de naissance, de race et d’éducation polonaise au début, puis Montparnasse l’a assoupli. L’école polonaise avait subi l’influence du symbolisme français, du symbolisme littéraire, plus que du symbolisme pictural, ces qui fit que Zieleniewski se maniesta d’abord ä nous comme un peintre de symboles, puissant, rugueux autodidacte. L’année où les imdépendants élassèrent leur exposition par nationalités, le panneau central de la salle polonaise était presque rempli par un cavalierange de la mort très bien construit, couleur de granit rehaussé de vermillon sanglant. Puis on vit de Zieleniewski de curieuses natures mortes d’une transcriptio nvéhémente et des coins du Luxembourg avec de grandes barres de soleil sur les salvias et autres fleurs écarlates, et ses aspects floraux semblaient, plutôt, que de paisibles parterres, des coins de Paradou préparés pour les promenades de Serge et d’Albine.
Cette année, l’artiste expose le résultat de deux années de vie laborieuse et méditative dans un village de la Drôme, à l’endroit où le Dauphiné, pour annoncer la Provence ,en arbore la lumière.
Il a vécu dans un petit village, Mirmande, qui s’étage sur une colline ronde, devant d’autres collines plus hautes et aussi rondes. Il a suivi le cours d’une petite rivière, laTessone, qui paraît très agréable on son cours et pittoresque.
Il a longuement portraituré ce village de Mirmante en en pénétrant de mieux en mieux le clair aspect, et en notant les atmosphères diverses qui le ramassent ou paraissent l’élargir et l’étaler. Mais on ne peut toujours peindre le village où l’on vit, même en le detaillant maison par maison, ferme par ferme. De là, dans l’œuvre de Zieleniewski de nombreuses natures mortes, des tableaux de fleurs traités dans la masse du bouquet, presque sculpturalement, de robustes représentations de travaux des champs, de batterie, et, dans une note plus souriante, des cueillettes des cerises.
A côté de ces bons tableaux, des aquarelles et des dessins: portraits vigoureux, fleurs fraîches couronnant de frêles verreries et des notaitons rudes et séduisantes de ces paysages de la Drôme dont le peintre a bien compris l’âpreté baignée de lumière.
Gustave Kahn, in: Le Quotidien, 7. Jahrg., 10. November 1929, Nr. 2462, S. 2. Online